Cerner ce que veut le recruteur
Si un contact téléphonique est presque incontournable dans un process de recrutement, il ne prend pas toujours la même forme. Est-ce une simple prise de rendez-vous suite à la présélection de votre candidature ? Est-ce pour faire un point rapide sur des éléments très factuels ? Est-ce au contraire pour mieux cerner votre profil ? Pour répondre au plus juste, il est bon de savoir ce que le recruteur a en tête.
Vérifier des faits
La solution est de se laisser guider un maximum. "Les questions qu'il pose au candidat permettent de donner le cadre de l'entretien. Si on respecte ce cadre, on est certain de bien répondre", assure Rémi Lamblin, directeur général du cabinet de recrutement Circular Search. C'est plutôt facile s'il vous demande des éléments factuels tels que votre mobilité géographique, la durée de votre préavis, l'existence éventuelle d'une clause de non-concurrence. C'est un peu plus sensible s'il vous amène à parler rémunération, sujet de conversation plutôt tabou pour les Français, surtout avec un inconnu. "Il ne faut pas avoir peur d'en parler : cela permet de vérifier que recruteur et candidat sont bien en phase et de ne pas perdre de temps sinon. Mieux vaut ne pas mentir sur son salaire actuel : il y a de grandes chances qu'on vous demande de produire un bulletin de salaire à l'entretien."
L'entretien plus poussé
Mais l'entretien d'embauche peut également avoir pour objectif de vérifier que vos compétences, vos expériences et votre motivation sont bien adaptées au poste. Il faudra alors savoir embrayer sur un argumentaire solide. Cela peut être compliqué par votre ignorance de la mission à pouvoir. "Votre interlocuteur, surtout s'il est consultant pour un cabinet de recrutement, pourra vous dire que son appel ne correspond pas à un poste précis, qu'il prend contact dans un cadre général. Mais ce ne sera que rarement le cas, témoigne l'expert. Il faudra essayer de savoir pourquoi on est appelé." Est-ce en réponse à une annonce, et si oui, laquelle ? Si on ne peut pas connaître le nom du client, à quel secteur appartient l'entreprise et quelle est sa taille ?
"Il faut également demander comment le recruteur a eu vos coordonnées : par une CVthèque, un réseau social, un annuaire d'anciens ? C'est essentiel pour savoir ce qui fonctionne dans votre démarche de recherche d'emploi." Sans être trop rigide ou insistant, il faut donc avoir suffisamment de fermeté et oser poser vous aussi des questions au recruteur.
Se mettre dans les bonnes conditions pour répondre
Quand le téléphone sonne, on n'est pas toujours bien installé à son bureau. Que faire si l'on est au volant de sa voiture, debout dans un métro bondé ou tout simplement au milieu de son open space ?
S'efforcer de répondre mais pas à tout prix
"L'idéal est de répondre malgré tout et de ne pas hésiter à demander à votre interlocuteur une minute pour vous mettre dans les bonnes conditionsd'échange, recommande Rémi Lamblin. Si ce n'est pas possible, vous demanderez à être rappelé, en prenant soin de fixer une plage horaire où vous êtes bien disponible." Dire 'non, je ne peux pas vous parler maintenant' à un recruteur potentiel est une démarche qui peut poser problème à certains : pensez alors aux ravages que ferait un entretien au beau milieu de la rue avec vos enfants courant à droite et à gauche.
Prendre des précautions
Si vous devez vous faire rappeler, prenez tout de même le temps de noter le numéro de téléphone de votre interlocuteur, ou a minima son nom et sa société. Qu'il ne rappelle pas serait très frustrant et cela arrive pourtant. Un conseil qui vaut d'ailleurs même si vous poursuivez tout de suite la conversation : vous ne serez pas pris de court si la conversation est coupée. S'il hésite à donner son numéro, vous pouvez également avancer le prétexte d'une batterie faible.
Si vous avez pris rendez-vous, faites-en sorte que votre téléphone capte bien le réseau, voire faites-vous rappeler sur une ligne fixe. "Si l'on a pas bien compris la question, il ne faut pas hésiter à la faire répéter à son interlocuteur. Si l'on répond à côté, il y a des risques que l'on ne s'en aperçoive pas au téléphone, sans voir la réaction de son interlocuteur", précise le recruteur.
Penser à son répondeur
Enfin, lorsque vous vous lancez dans une recherche d'emploi, n'oubliez pas de changer votre message de répondeur : une boîte vocale trop personnelle ou peu audible sera à bannir. Préférez un enregistrement sobre et net précisant votre prénom et nom, et déclinez-le éventuellement dans une autre langue si vous êtes bilingue.
Adapter son discours au téléphone
Que l'on soit au courant de l'appel ou non, un entretien téléphonique se prépare tout autant qu'un entretien en face-à-face. Il s'agit d'être sur ses gardes une fois sa candidature envoyée ou son CV déposé sur une CVthèque.
Etre synthétique
Travailler en amont sur son profil est essentiel. "Pour chacune de ses compétences, il faut avoir réfléchi à une expérience qui la met en valeur, recommande Rémi Lamblin. On expliquera quelle était cette mission, quels résultats on a obtenus et ce qu'on a mis en œuvre pour y arriver. Ensuite, pour chaque question du recruteur, on pourra ouvrir mentalement le bon dossier et répondre immédiatement." Au téléphone, on prendra garde à être encore plus synthétique qu'en entretien, quitte à laisser le recruteur demander des précisions. "Il ne faut jamais passer plus de 2 minutes par réponse au téléphone." Si vous avez préparé quelques phrases ou une petite présentation, attention à ne pas trop la lire. Imprégnez-vous en et restituez-la avec vos mots du moment.
Faire simple
"Au téléphone, on privilégiera la sobriété. Tout est amplifié lorsqu'on n'a pas la personne en face", explique le DG de Circular Search. Si par exemple on est trop dans le marketing de soi et si cela déplaît au recruteur, on risque de ne pas s'en rendre compte. "Mieux vaut s'en tenir à l'exposé des faits et laisser la mise en valeur de sa personnalité pour l'entretien physique."
Obtenir un rendez-vous physique
"De même que l'objectif du CV est de provoquer un entretien téléphonique, celui de l'entretien téléphonique est d'obtenir un rendez-vous", assure Rémi Lamblin. Cependant, on laissera l'initiative au recruteur. Il s'agit ensuite d'être réactif. "Il faut choisir une plage horaire le plus tôt possible. Si vous n'êtes pas disponible avant 15 jours, pour ne pas passer à côté d'une opportunité, vous pouvez proposer une vidéoconférence de chez vous, avec webcam. Quitte à repasser un entretien en face à face lorsque vous serez plus libre."
Engranger de l'information
L'entretien téléphonique, s'il sert principalement au recruteur, doit être également considéré par le candidat comme une manne potentielle d'informations. Il doit chercher à connaître un maximum de choses sur le poste, la raison pour laquelle il est à pourvoir, la situation de l'entreprise... Autant d'informations qui devront ensuite être exploitées lors de l'entretien de visu pour avancer des arguments plus percutants.
En cas de réponse négative
Si l'entretien téléphonique n'a pas été concluant et que vous n'avez pas obtenu de rendez-vous, faites préciser à votre interlocuteur le ou les points de blocage. "S'il s'agit d'éléments factuels comme une insuffisante maîtrise de l'anglais, vous ne pourrez rien faire. Mais si c'est votre manière de vous présenter, il est bon de le savoir pour les prochaines fois", conseille le recruteur. Vous pouvez toujours essayer d'avancer un nouvel argument pour le convaincre que vous avez le profil mais n'en faites pas trop. "Vous pouvez resusciter l'intérêt de l'interlocuteur par une petite phrase mais laissez-le décider s'il veut en savoir plus."
Ne pas hésitez à relancer
Enfin, si l'entretien s'est terminé sans décision franche et que vous n'avez pas de nouvelles du recruteur après une semaine, vous pouvez le relancer. "C'est un gage de sérieux et d'organisation", témoigne Rémi Lamblin. Attendez plutôt deux semaines si vous souhaitez savoir s'il aurait d'autres postes à pourvoir.
Source : journaldunet.com
RHope Conseils
Mai 2015
#EntretienTéléphonique #recrutement
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